L’École des femmes est une comédie de Molière en cinq actes (comportant respectivement quatre, cinq, cinq, neuf et neuf scènes) et en vers (1779 dont 1737 alexandrins), créée au théâtre du Palais-Royal le 26 décembre 1662. Deux femmes, Uranie (en référence à la muse de l'astronomie) et Élise, reçoivent des connaissances, et tous discutent de la pièce L'École des femmes qu'ils viennent de voir. Résumé. Les représentations suivantes confirmèrent ce succès, même après que la nouvelle tragédie de Corneille, Sophonisbe, avait été lancée à l'Hôtel de Bourgogne le 12 janvier 1663[29]. En 1973, la pièce a également été mise en scène en suédois par Ingmar Bergman, qui en a tiré un téléfilm. C'est la pièce de théâtre qui eut le plus de succès et rapporta le plus à la troupe de Molière. Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Il y a une accélération au moment où Arnolphe a peur qu'Agnès avoue qu'elle n'est plus vierge. La plus célèbre des mises en scène modernes, celle de Louis Jouvet, renoua avec la veine comique initiale. En effet, ce dernier est un personnage uniment et continuellement ridicule, pantin sans conscience et représentant typique de ces personnages conventionnels de vieillards amoureux hérités de la comédie italienne et de la farce française[10]. C'est ce mélange de deux sources différentes qui explique qu'au troisième acte, le caractère d'Agnès semble changer brutalement : si le motif de « la précaution inutile » suppose évidemment que l'épouse soit une ingénue, celui du « confident inapproprié » suppose la présence d'une femme d'esprit, qui soustrait son amant aux recherches de son mari. Éric Vigner mit en scène une nouvelle version de L'École des femmes pour la Comédie française en 1999, sur la sollicitation de son administrateur de l'époque, Jean-Pierre Miquel, à la recherche d'un nouveau souffle pour une pièce qui avait déjà été représentée 1586 fois par les comédiens français[52]. En 1973, Raymond Rouleau réalise un téléfilm adapté de L'École des femmes[61] qui est diffusé pour la première fois sur la deuxième chaine de l'ORTF le 23 mai, soit quinze jours après la Première de la version théâtrale de Jean-Paul Roussillon. L'École des femmes est une comédie écrite par Molière en 1662. L'échange de répliques courtes est très rapide. Évaluant les mérites de l'une et de l'autre pièce, les détracteurs de Molière suggérèrent que la seconde n'était qu'une redite moins convaincante de la première, opinion qui était encore partagée un siècle plus tard par Voltaire, qui dans son Sommaire de L'École des femmes (1739) écrivait que le dénouement « est aussi postiche dans L'École des femmes qu'il est bien amené dans L'École des maris[9]. Transposer une œuvre classique à une époque récente est une pratique devenue courante. Rêveur éveillé qui s'était voulu démiurge, il se rendait finalement compte qu'il n'était qu'homme, et comprenait qu'Agnès appartenait au monde réel et non à sa rêverie[54]. Dés sa publication, en 1662, L’Ecole des Femmes suscite une importante polémique : le parti dévot accuse Molière de tourner en ridicule l’institution du mariage. ». La pièce de théâtre, novatrice par son mélange inédit des ressources de la farce et de la grande comédie en vers, est un immense succès, et suscite une série de débats connus sous le nom de « Querelle de L'École des femmes. L'ÉCOLE DES FEMMES MOLIERE (1663) Ne sont présentées ci-dessous, uniquement les indications de scène insérées entre les répliques, scènes et actes ainsi que celles insérées dans les entêtes de répliques. L'École des femmes reprend un certain nombre d'éléments dramatiques propres au genre de la farce que Molière avait déjà utilisé dans ses pièces antérieures, au premier rang desquels le thème de l'infidélité féminine, un poncif du genre depuis le Moyen Âge, et le quiproquo utilisé comme principal ressort dramatique[14]. Extrait de « De vive(s) voix ». Le décor et les costumes, de couleur brune, évoquaient la prison et le couvent, tandis que la mise en scène accentuait la dimension sadique du projet d'Arnolphe, envisagé par Roussillon comme un monstre plutôt que comme un homme ridicule, et qu'il comparait aux Occidentaux qui se rendent en Asie pour se trouver une épouse[45]. Edition du texte cité en titre. Il provoque les réactions de la salle par ses tirades outrancières contre les femmes. Présentée au Festival d'Avignon en 1978, la mise en scène d'Antoine Vitez fut accueillie triomphalement par un public jeune et enthousiaste et avec consternation par la critique qui, presque unanimement, y vit une trahison de l'esprit de Molière[46]. Les attaques furent ensuite essentiellement répercutées par de jeunes auteurs tels que Donneau de Visé qui, dans un texte extrait de ses Nouvelles nouvelles qui passe pour être le premier écrit consacré à cette querelle, se livre à une critique mesurée de la pièce, reprochant essentiellement à Molière d'avoir emprunté son sujet à d'autres auteurs[32]. »). » Ce genre, depuis que Corneille avait abandonné la comédie sentimentale qu'il avait inventée (après La Place royale en 1634) était exclusivement cantonné à l'adaptation de pièces étrangères, principalement espagnoles et italiennes[22]. Entraînement à l’écriture d’invention 1673. L'objectif de cette réécriture en français intitulée "La petite chatte est morte !" ... Enchaînement de répliques courtes, rapides. ARNOLPHE Ce mariage avec la fille de sa maîtresse, lui vaut d'être accusé de relations incestueuses avec cette personne qui pourrait être sa fille. ». Cette question du statut des femmes, qui faisait déjà débat à la Renaissance, connaissait alors un regain d'intérêt, grâce notamment à Mademoiselle de Scudéry qui en avait fait le sujet de l'une des histoires intérieures de son roman Le Grand Cyrus[25]. Arnolphe était quant à lui interprété alternativement par deux comédiens, Pierre Dux et Michel Aumont, qui révélaient chacun une facette différente du personnage : l'homme fort cynique pour le premier, l'anxieux naïf et suffisant pour le second[44]. est de rendre la pièce de Molière parfaitement compréhensible pour le grand public francophone du 21ème siècle, notamment toutes les excellentes plaisanteries grivoises de Molière (qui ont fait scandale et ont été qualifiées "d'obscénités" lors de la création de la pièce en 1662). En outre, Molière reprend vraisemblablement le motif du confident inapproprié (dans la pièce, Arnolphe pris comme confident par Horace) d'une nouvelle extraite du recueil italien du XVIe siècle intitulé Les Nuits facétieuses (traduites par Jean Louveau dans les dernières années du XVIe siècle), dû à la plume de l'écrivain Giovanni Francesco Straparola[N 4]. Customer Service contact +1 213-536-5603 contactlecoledesfemmes@gmail.com. Arnolphe invite le bavard Horace à la terrasse du bistrot d’en face, Agnès n’est pas insensible aux accents d’une radio voisine, l'infortuné tuteur épie les amoureux à la lampe de poche, et finalement, tous ces gens heureux se rassemblent devant l’appareil photo du serviteur Alain, tandis qu’a disparu, noyé dans son chagrin et son dépit, le malheureux Arnolphe que l’interprétation de Robert Marcy a rendu plus poignant encore que grotesque. » Cette querelle, habilement exploitée par Molière, lui donne l'occasion de répondre aux critiques qui lui sont adressées et de préciser son projet dramatique dans une comédie intitulée La Critique de l'École des femmes, représentée sur la scène du même théâtre au mois de juin de l'année suivante. La pièce de théâtre, novatrice par son mélange inédit des ressources de la farce et de la grande comédie en vers, est un immense succès, et suscite une série de débats connus sous le nom de « Querelle de L'École des femmes. En 2014, le Théâtre national populaire de Villeurbanne propose une mise en scène de son directeur Christian Schiaretti, avec Robin Renucci dans le rôle d'Arnolphe et Jeanne Cohendy dans celui d'Agnès[59]. L'Ecole des Femmes, Quiz. En 1839 toutefois, l'interprétation de Provost, comédien au Théâtre-Français, fut remarquée par la tonalité plus grave qu'il conférait au personnage d'Arnolphe, infléchissement vers le tragique qui devait marquer les mises en scène suivantes de la pièce[35]. Lisez ces répliques et comparez-les en répondant aux questions. Les répliques des personnages de la pièce contiennent elles aussi de nombreuses allusions à caractère sexuel : ainsi de celle d'Alain qui, à la scène 2 du premier acte, indique vouloir « empêch[er], peur du chat, que [son] moineau ne sorte », le moineau étant une manière voilée de désigner le sexe masculin[17], ou de celles d'Agnès qui explique à Arnolphe avoir été inquiétée, la nuit, par les puces, ces dernières renvoyant, dans la littérature érotique et comique de l'époque, aux démangeaisons amoureuses[18]. L'École des femmes était insérée dans une tétralogie comprenant également Tartuffe, Dom Juan et Le Misanthrope, jouées en alternance dans un même décor (une toile en trompe-l'œil figurant un palais de style pompéien) et avec la même troupe. Fin 2011, Jacques Lassalle adapte pour la quatrième fois de sa carrière[57] la pièce de Molière, dans une mise en scène destinée à la Comédie-Française, avec Thierry Hancisse dans le rôle d'Arnolphe et Julie-Marie Parmentier dans celui d'Agnès[58]. Pourtant son sujet n'est pas neuf : un homme, Arnolphe, cherche à se prémunir du cocuage en faisant élever une enfant, Agnès, selon ses principes dans l'espoir d'en faire une femme à son goût. Dans sa mise en scène, Jouvet mit Arnolphe au centre de la pièce : « les acteurs gravitaient autour d'Arnolphe seul et debout […] au milieu de la scène », comme une métaphore de la construction de la pièce elle-même, nota Antoine Vitez dans son Journal, ajoutant que cette idée de mise en scène faisait de Jouvet le plus grand interprète de L'École des femmes[37]. Cela reflète une société où la femme est le jouet de l’homme. Il s'agit sans doute d'une citation et d'un hommage de Robert Marcy à Jouvet dont il fut l'élève. Arnolphe, interprété par Bernard Blier, y était présenté comme un vieil homme volontiers libidineux, capable à l'occasion de brutalité, mais dépourvu de réelle méchanceté[62]. Mais la mise en scène était essentiellement centrée sur Agnès-Isabelle Adjani, mettant en valeur par ses gros plans la beauté ingénue du visage de la jeune comédienne, qui interprétait un personnage dont la simplicité du caractère et la modestie des revendications émancipatrices formaient un étrange contraste avec les revendications réelles des féministes de l'époque, en pleine lutte pour le droit à l'avortement[63]. Agnès (Dominique Valadié) apparaissait quant à elle comme une jeune femme totalement aliénée par le projet de domination d'Arnolphe, et, à la cinquième scène du deuxième acte, son maquillage lunaire, ses yeux fixes levés vers le ciel, ses chaussures de plastique blanc et sa démarche rappelaient les pensionnaires des institutions psychiatriques[49]. Roger Planchon en fait une spécialités dès les années 1950 [40]. En 1989, dans un livre tonitruand , les sociologues Christian Baudelot et Roger Establet répondaientà ceux qu'ils appelaient dédaigneusement " les pleureuses" l'école française se porte bien le niveau monte".. 27 ans ont passé, la querelle scolaire n'est certes pas éteinte. C'est en cela que cette mise en scène fut une réussite. Représentée pour la première fois le mardi 26 décembre 1662 au théâtre du Palais-Royal, la pièce fut immédiatement un succès, la recette de la première s'élevant à 1 518 livres, ce qui était inédit jusqu'alors dans ce théâtre[29] (à titre de comparaison, une famille aux revenus modeste vivait avec 25 livres par mois[30].). Ce hiatus entre le caractère initial d'Agnès et sa métamorphose au cours de l'intrigue, qui passe aujourd'hui pour le signe de la profondeur psychologique du caractère de la jeune femme, est à l'époque de la création de la pièce critiqué par les détracteurs de Molière, qui qualifient pour cette raison L'École des femmes de « rhapsodie[N 5] »[7]. Le gazetier Jean Loret rendit compte d'une représentation pour le Roi dans sa lettre de la Muse historique du samedi 13 janvier 1663[N 8]. Comparez la forme. La dernière réplique d'Agnès, laissant en suspens le nom qu'elle n'ose prononcer, juste après avoir avoué qu'Horace lui prenait « les mains et les bras », invitait d'autant plus à une interprétation sexuelle que le sous-entendu grivois était souligné par le jeu d'acteur. Le meilleur des sorties parisiennes chaque mercredi, Les spots du scope : les bons plans du Figaroscope, “L’allégresse du coeur s’augmente à la répandre.”, “L'amour rend agile à tout l'âme la plus pesante.”, “C’est nous inspirer presque un désir de pécher, Que montrer tant de soins de nous en empêcher.”, “Votre sexe n’est là que pour la dépendance : Du côté de la barbe est la toute puissance.”, “C’est une étrange entreprise que celle de faire rire les honnêtes gens.”, “Si n'être point cocu vous semble un si grand bien, Ne vous point marier en est le vrai moyen.”, “L'amour ne sait-il pas l'art d'aiguiser les esprits ?”, “Leur esprit est méchant, et leur âme fragile ; Il n'est rien de plus faible et de plus imbécile, Rien de plus infidèle et malgré tout cela, Dans le monde on fait tout pour ces animaux-là.”, “Il est généreux de se ranger du côté des affligés.”, “Les femmes sont plus chastes des oreilles que de tout le reste du corps.”. De … Le double décor de la pièce, conçu par Christian Bérard, représentait un jardin qui s'ouvrait et s'avançait vers les spectateurs[38].