Forums pour discuter de bilinguisme, voir ses formes composées, des exemples et poser vos questions. Il fut aussi le poète romantique le plus engagé, à la fois héritier des Lumières, rationaliste ardent et prophète aux accents bibliques, rêvant d'une révolution sans violence et d'une humanité sans Dieu ni maître sur une terre devenue paradisiaque. Si le bilinguisme officiel constitue pour les poètes un acte de violence, leur bilinguisme, lui, se veut mutuel. Audie Murphy « ne parle pas français/doesn’t speak French » (Desbiens 2008 [1981] : 6), tandis qu’on peut lire l’anglais de Rimbaud sur les deux pages : Telle que la manie le poète, la formule de l’édition bilingue est bel et bien subvertie d’une manière qui met le bilinguisme officiel en accusation. Traditionnellement – et nos poètes répondent à ces critères –, les participants à la création d’un renga sont un groupe d’individus « who share a degree of mutual friendship as well as similar levels of competence » (Konishi 1975 : 33). Transfiguration illustrates the desire to exploit translation’s potential to scramble ownership and property. ainsi que des exemples d'expressions ou phrases employant le mot Et aussi des jeux (Games), et des liens (Links) vers d'autres sites sur le même thème. Ce pacte est politique et juridique, comme en témoigne l’adoption de la Charte de la langue française en 1977. Fichier pdf du poème anglais Sea fever Étude pédagogique Sea-Fever By John Masefield I must down to the seas again, to the lonely sea and the … Continuer la lecture de « Sea Fever Poème anglais » Dans le nouvel horizon où ils choisissent de se situer, celui du renga, chaque poème de l’un devient une offrande faite à l’autre. Dans un tel contexte, le bilinguisme littéraire est difficilement acceptable (voir Grutman 2000 : 144-145 ; Godbout 1972 : 153) tant il apparaît comme un retour en arrière. Pause-lecture avec la Gouverneur générale [sic] : le Conseil des Arts du Canada annonce les noms des lauréats des Prix littéraires du Gouverneur général de 1999. En témoigne la campagne publicitaire d’une compagnie de bière, au début des années 2000, dont le slogan était « I am Canadian ». Voir Leclerc 2010 : 325, n. 98 ; et Leclerc et Nolette 2014 : 271. But when two languages mingle relentlessly, […] translation is put to the test » (2006 : 9). Le contraste entre les deux types de rapport à la traduction est frappant. Dans cet exemple, cependant, la dénonciation est vite éclipsée par la chronologie que l’absence de traduction permet à Desbiens d’installer : à l’automne verlainien de la page française, l’hiver fait directement suite sur la page anglaise (Leclerc 2010 : 300 ; et Leclerc et Nolette 2014 : 269 le relèvent). Faire de L’homme invisible/The Invisible Man un mémento, c’est en offrir une lecture où la projection idéologique a préséance sur la description. D’autre part, même chez les anglophones et même chez ceux parmi eux (nombreux) qui ne maîtrisent pas le français, le bilinguisme anglais-français joue un rôle non négligeable dans la construction de l’identité nationale. Dans le premier vers de cette réponse, Brault, on l’a vu, reprend à son compte l’amitié introduite par Blodgett. À l’accomplissement de ce potentiel, il émettait toutefois une importante condition : « Pour arriver à cette circulation des poèmes québécois dans le monde et des poèmes étrangers au Québec, il faut cependant dissiper la croyance fumeuse au biculturalisme institutionnalisé, monstre politique qui trimbale, attachée à sa queue, la casserole du bilinguisme officiel » (1989 : 213). ... Sur ce post will partager collection nombreux photographies options par rapport à La Terre Vaine Et Autres Poemes Edition Bilingue Francais que peut certainement vous avoir, ... Téléchargement gratuit L Italie Au Miroir Bilinguisme Et Auto Traduction Dans La Poesie On le voit déjà dans l’incipit où, tandis que l’expression « Franco-Ontarien » ne trouve pas sa place sur la page anglaise, la page française contient un calque de l’anglais : c’est sans préposition que l’homme invisible « est né à Timmins, Ontario ». Mobilisé d’une manière qui peut aisément sembler dénonciatrice, ce bilinguisme exemplifierait les conséquences néfastes, relevées par Brault et Blodgett dans leurs essais, d’une application des arrangements linguistiques symétriques à des milieux diglossiques : c’était la condamnation sans appel, le rejet ontologique du monde que représentait pour Desbiens la langue maternelle française, déchue, dilapidée, indifférenciée, entachée par le malaise et la honte, paralysée et paralysante jusqu’à la désarticulation des structures de la subjectivité. La lecture des deuxpages est nécessaire à l’appréhension du texte dans sa globalité. Ce n’est donc pas tant la symétrie du bilinguisme officiel qui est mise en cause par Blodgett et Brault, puisque Transfiguration y adhère scrupuleusement. D’une part, la correction partielle que la loi apporte à une inégalité issue tant de la démographie que de l’histoire coloniale semble nier cette inégalité (par exemple dans l’adéquation des minorités de langue officielle l’une avec l’autre), qui n’en perdure pas moins dans d’autres sphères de la vie publique. La traduction de Brault, qui place l’« ami » au centre du vers, accentue visuellement l’espace qui sépare les correspondants : Citée plus haut (voir exemple 2), la réponse de Brault au poème de Blodgett vaut d’être reprise dans une interprétation légèrement différente, d’où ressortent certaines tensions. La perspicacité du lien qu’il propose avec le bilinguisme officiel n’est cependant pas en cause. La reconnaissance officielle qui les caractérise, ici, justifie le présupposé de symétrie. Pour d’autres exemples de clignotement plus ludique, voir Leclerc et Nolette 2014 : 272-273. Quant à Blodgett, c’est bien lui qui affirmait, en introduction à son recueil d’études comparatistes intitulé Configuration. Bilinguisme : la définition simple du mot Bilinguisme - La réponse à votre question c'est quoi Bilinguisme ? Plutôt, lire ces textes à la lumière l’un de l’autre permet d’interroger, en même temps que le contraste, la perméabilité de leur lien avec le bilinguisme officiel. Fil de presse. Dans le poème suivant, qui constitue sa réponse à celui de Brault sur l’alouette, l’élévation de l’oiseau devient explicite : Reprenant à Brault le lien entre alouette et extase, Blodgett entraîne l’oiseau plus loin encore dans la joie. En relisant le poème d'AbrahaMosem sKlei n intitul «é The Rocking Chair », qui donne son … Ce faisant, ils corrigent la loi, la réécrivent. Adoptant à cette fin une forme qui les rapproche singulièrement, tous deux empruntent – mais pour les détourner – les codes de l’édition bilingue. L’un est un échange entre un poète québécois et un poète albertain ; l’autre, le récit de l’expérience entre les langues d’un protagoniste franco-ontarien. Certes, les écrivains français Rimbaud et Baudelaire, figures de la littérature mondiale que Desbiens récupère comme personnages, possèdent le statut nécessaire pour voyager vers la version anglaise ; mais ils ressortent dégradés de leur passage en Ontario français. En revanche, dans L’homme invisible/The Invisible Man, la proximité est à la fois inévitable et insoutenable. Mais, tout autant, elle en reprend certains éléments, qu’elle transfigure – au sens cette fois où elle les améliore. L’équivoque est encore plus apparente en ce qui concerne les politiques de traduction associées au bilinguisme officiel. Or, sa première compagne québécoise, malgré la vaste expérience des rencontres qui lui est supposée, est sans repères devant lui : Il y a une rumeur qui dit qu’elle couche avec tout ce qui bouge. Dans cette perspective, le rôle d’une figure comme celle d’Audie Murphy ne tient pas seulement à son ignorance du français. The voice of each poet is penetrated by the accent, the vocabulary, the sensibility of the other. Ici, la dénonciation n’est pas une dissociation, puisqu’à travers elle le bilinguisme officiel est encore pris pour cadre. D’une part, officialisant le statut des minorités de langue officielle partout au pays, il en est venu à leur être étroitement associé : la connaissance et l’usage des deux langues officielles sont en effet devenus des caractéristiques définitoires de ces minorités, surtout dans le cas des francophones[1]. Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ? En traduisant « Franco-Ontarien » par « French-Canadian », Desbiens montre qu’il maîtrise les usages culturels des deux univers linguistiques qu’il juxtapose. Pas étonnant que l’homme invisible ait deux langues maternelles sur la page française et une seule – l’anglais – sur l’anglaise (voir Desbiens 2008 [1981] : 39). Selon Tadashi Ogawa (2001 : 263) : « The essential basics of renga lie in both self-abandonment and the participation in za, which is “the opening place” belonging neither to one’s self nor to that of the others. On n’a qu’à penser à Fall on Your Knees d’Ann-Marie MacDonald, qui a connu un succès spectaculaire. En ce sens, il propose un comparatisme portant non seulement sur les imaginaires respectifs de l’anglais et du français au Canada et sur leurs zones de contact, mais surtout sur les enjeux des différents types de rapports à la traduction émanant de telles zones. Chassé du Royaume-Uni pour ses écrits et ses mœurs, aussi sulfureux les uns que les autres et après avoir enlevé sa très consentante future jeune épouse Mary Shelley, qui sera l'auteure, à 18 ans, du fameux “Frankenstein”, Shelley s'embrase et noircit des pages jusqu'au vertige. Ailleurs, l’usage des pronoms désignant les oiseaux s’harmonise. En termes traductologiques, on pourrait dire qu’il opte pour une équivalence fonctionnelle (voir Leclerc et Nolette 2014 : 269). En même temps, à l’intérieur de cet interstice, les deux textes occupent des positions radicalement différentes. Essais critiques sur les littératures d’expression française en Amérique du Nord, Ottawa, Le Nordir (Roger-Bernard), 2001, p. 23-54. romantique   drame   (Je ne détiens aucun droit sur cette création radiophonique. Lorsqu’il était étudiant à la maîtrise avec moi, Mathieu Simard a produit une fine lecture de Transfiguration qui a attiré mon attention sur certains détails pertinents pour cet article. Both of these texts have been commented upon for their parodies of the symmetrical bilingualism promoted by Canada’s Official Languages Act. En découle un travail de traduction continuel de la part de l’État, travail qui assure la symétrie de la production langagière gouvernementale. Il n’est pas si différent de Godbout, qui reconnaît les autres francophones du Canada, mais au passé seulement. Catherine Comme Transfiguration, L’homme invisible/The Invisible Man marque donc le passage des saisons, et c’est le détournement de la symétrie du bilinguisme officiel qui lui permet de le faire. Dans ce contexte, la traduction acquiert à la fois une importance considérable et des connotations négatives. Cahin-caha, continuant à me mêler de ce qui ne me regarde pas, poursuivant mon chemin parmi les poétesses amérindiennes, j’ai traduit ce poème tiré de National Monuments, de Heid Erdrich, dont on peut lire la version originale, « Ghost Prisoner » sur le site Poetry Foundation. C’est elle qui sera utilisée dans tout l’article. Dans un mouvement inverse, l’enrichissement que se promettent Blodgett et Brault affleure au travers des enjeux diglossiques de L’homme invisible/The Invisible Man. Décrivant l’« ellipse » constituée par le croisement des textes français et anglais agencés par Desbiens, Tremblay relate : « Au centre, on découvrait l’ampleur de la distance qui sépare les deux solitudes de notre pays, et dans le rétrécissement de la courbe, la problématique des Franco-Ontariens » (1996 : 207). Dix-sept ans plus tard, en 1998, paraissait Transfiguration, coécrit par le Québécois Jacques Brault et l’Albertain E. D. Blodgett. À rebours de sa mort, sur le fil de l'eau et du feu, Shelley, révolutionnaire, libertaire, féministe, républicain, idéaliste, enleveur de femmes, athée... déroule ses mots comme de la poudre, en échos politiques, poétiques et incendiaires au-devant du sublime. LeclercUniversité McGill, Montréal, Québeccatherine.leclerc@mcgill.ca, Volume 59, Numéro 3, Décembre 2014, p. 494–516Traduction et plurilinguisme officiel, Tous droits réservés © Les Presses de l’Université de Montréal, 2015. Au Canada, le terme a pris une connotation plus particulière : c'est la faculté de communiquer (ou le fait de communiquer) dans les deux langues officielles du Canada, l'anglais et le français. La double page à quatre textes peut dès lors se lire dans tous les sens ; elle autorise plusieurs permutations (voir C. Melançon 2000 : 12). condition humaine   As a result, this article’s conclusion calls for a comparatism that, instead of limiting its exploration to the differences between English and French or even their contact zone, concentrates on the different relationships with translation emanating from that very zone. Essays in the Canadian Literatures : « binarism in Canada, while it is a violent stasis, masks, in fact, an anglophone hegemony » (1982 : 9). Maintenant le texte dans le registre de la nature, il retient plutôt de l’oiseau son vol. Citant Walter Benjamin, Bhabha y voit en effet « that element in a translation which does not lend itself to translation » (voir Bhabha 1994 : 224 ; Benjamin 1968 : 75). De tels calques sont fréquents sur la page française de L’homme invisible/The Invisible Man. En prenant parti pour le français contre l’anglais, Godbout ne sort pas des catégories établies par l’État, qui ne tiennent pas compte de « l’espace tiers » (Bhabha 1994 ; 1996) existant entre les entités qu’elles délimitent[11]. You promised me that you would always be my friend. Une cagoule noire est placée sur sa tête, et Jalalidin disparaît. La célébration de l’amitié à laquelle ils se livrent n’élude pas la précarité de leur démarche. Shelley est bien le poète des éléments célébré par Bachelard, l'Orphée à la voix merveilleuse, l'amant extatique aux attentes parfois déçues, le créateur de mythes qui réenchantent l'univers. It focuses on the common framework official bilingualism grants them and on the various strategies explored by the authors to subvert this framework. Un renga est un poème écrit en collaboration. Traductions en contexte de "poème avec" en français-anglais avec Reverso Context : Discutez du poème avec vos élèves. Citons quelques exemples classiques : Emily Dickinson, Poésies complètes, traduit par Françoise Delphy (Flammarion) ; Paris, d’E. À l’opposé, la présence d’une chanson de Bob Dylan en traduction française sans qu’aucune mention directe en soit faite sur l’une ou l’autre page suggère un lecteur cible assez familier avec cette chanson pour la reconnaître même transformée par l’autre langue : Comment ça file d’être tout seul comme une meule à Timmins Ontario. littérature   En témoignent les petits-enfants de la famille Luvovitz, dont la première génération était locutrice du yiddish et la seconde avait passé à l’anglais : « They speak French at home, English at school and Yiddish with every second shopkeeper. La double dépossession évoquée par Dickson serait celle orchestrée par la loi canadienne : sur la page de gauche, un original français déjà traduit de l’anglais, et dès lors déformé ; sur celle de droite, la nécessité de se traduire soi-même vers l’anglais. Ce qui distingue Transfiguration et L’homme invisible/The Invisible Man de tentatives de ce genre est le travail sur la forme même du bilinguisme officiel, c’est-à-dire sa forme traductionnelle. Sur ce point, Desbiens déjouait avec L’homme invisible/The Invisible Man jusqu’aux attentes de son éditeur, dont le projet était de permettre aux anglophones, interlocuteurs quotidiens des Franco-Ontariens, d’avoir accès dans leur langue à l’oeuvre du poète (voir Tremblay 1996 : 206-207). Ses réflexions des dernières années sur la traduction ludique m’ont permis d’approfondir ma lecture de L’homme invisible/The Invisible Man. bilinguisme - traduction français-anglais. Ce qui frappe davantage dans ce contexte dénonciateur, c’est leur proximité avec le modèle du bilinguisme officiel. Pour le dire dans les termes de Charlotte Melançon, Transfiguration appartient donc « à un genre culturel étranger » (2000 : 11), dans le temps comme dans l’espace. Les conséquences du bilinguisme sur le cerveau «Robert Lee Givre Robert Lee Frost 26 Mars, 1874, San Francisco — 29 Janvier, 1963, Boston, MA) — l’un des plus grands poètes de l’histoire des États-Unis, quatre fois lauréat du prix Pulitzer,» — dit Wikipedia. Plus loin dans cet ouvrage, empruntant le terme à Tony Wilden, il mettait son lectorat en garde contre les démarches de « symétrisation », qui nient la réalité des rapports de pouvoir entre les groupes en cause et dès lors consolident l’ascendant de la langue dominante. This article describes their ideological and formal relationships with official bilingualism and with the translation practices associated with it. Sauf que la mort de l’homme invisible, constamment recommencée, est justement une performance. La seconde remarque est méthodologique et vise à prendre en compte les divergences existant entre deux textes qui font pourtant sensiblement le même exercice. Amis qui sont fidèles sont toujours là pour vous faire rire quand vous êtes en bas , ils ne sont pas peur de vous aider à éviter les erreurs et ils regarder dans votre meilleur intérêt. Elle en conclut à un échec de l’identification de l’homme invisible à Audie Murphy. Émission “Création on air”. De très nombreux exemples de phrases traduites contenant "sur le poème" – Dictionnaire anglais-français et moteur de recherche de traductions anglaises. Critiques, citations (9), extraits de Poèmes : Edition bilingue français-anglais de Percy Bysshe Shelley. […] De la sorte, nos images [sont] complémentaires, elles partag[ent] une intimité, tout en étant opposées, encore que réconciliées » (Blodgett 2008 : 52)[6]. Brault résume cette double position dans son texte liminaire : Ainsi avons-nous écrit en étrange familiarité, grâce à une amitié qui ne s’est pas donné d’alibi en cherchant à gommer nos différences. Nicole Nolette, durant ses études doctorales sous ma supervision, a rassemblé certaines ressources bibliographiques pour la préparation du présent article. La formule de l’édition bilingue subit toutefois, dans les deux cas étudiés ici, d’importants réaménagements. Trembler, luire un instant et disparaître. Les détracteurs du bilinguisme officiel reconnaissent d’ailleurs eux-mêmes, statistiques à l’appui, l’attachement d’une majorité de la population canadienne à cette politique ; sans compter que c’est au Québec, où les critiques ont été les plus vives, que cet attachement est le plus grand (voir par exemple Vaillancourt et Coche 2009 : 9). littérature anglaise   Or, on a plutôt affaire ici à un récit en deux langues, où la duplication offerte par la traduction (gage des éditions bilingues) est à la fois incomplète et inconstante. Reste le cas le plus fréquent, la traduction bilingue en juxtalinéaire, comme décrite plus haut. Ils ont tous deux été lus comme des parodies du bilinguisme symétrique promu par la Loi sur les langues officielles du Canada. C’est dire que le texte anglais de Desbiens adopte un terme qui, en français, serait anachronique. » Rien dans son discours – que Molson, la compagnie en question, ne fit jamais circuler en traduction française – ne permettait de conclure que ce protagoniste était effectivement en mesure de converser en français ; par contre, la mise en valeur du français comme composante de son identité lui permettait de se distinguer des Américains, et tel était le but explicite de cette publicité. Les divergences entre les versions, la traversée des langues entre la page de gauche et celle de droite, de même que le bouleversement des attentes quant aux langues de départ et d’arrivée n’en sont pas exclus. Bien que la manière dont ces coûts sont estimés ne fasse pas consensus, l’insistance sur leur importance, reprise dans les médias, nourrit l’impression « que les anglophones paient un excès de taxes pour que les francophones puissent jouir de services inutiles », ainsi que l’ironise Edmund A. Aunger (2012 : 6). Ce genre d’ami peut être […] Cette campagne a atteint une popularité record grâce à un monologue nationaliste dont le protagoniste affirmait fièrement : « I speak English and French. Sur ce point, la combinaison de formes de traduction métaphorique et pratique, de même que l’alternance des rôles d’auteur et de traducteur entre les poètes, remplissent une fonction essentielle. Une telle démarche s’oppose au bilinguisme officiel. Gaston Tremblay, par exemple, refuse de voir dans L’homme invisible/The Invisible Man un « texte politique », affirmant qu’on y trouve « plutôt l’expression de la douleur organique que vivent les auteurs franco-ontariens » (1996 : 206). Il est également littéraire, la littérature québécoise ayant dès les années 1960 fait de l’emploi du français comme langue principale de ses textes le symbole du statut véhiculaire qu’il s’agissait de lui donner à l’échelle de la société (voir Leclerc 2010 : 189).