On le voit bien en consultant les écrits africains, notamment ceux des Africains affiliés aux milieux académiques occidentaux : excellente connaissance de la littérature de science politique en général, mais en revanche, peu d’utilisation de la littérature produite en Afrique8. Merci, nous transmettrons rapidement votre demande à votre bibliothèque. C’est le cas de la problématique de l’importation des modèles institutionnels abondamment traitée à la suite notamment de Bertrand Badie, qui insiste sur l’idée que l’État est une construction occidentale singulière, que par conséquent il est exogène dans les contextes non occidentaux et qu’il faut chercher sa nature dans les mécanismes de son importation et de son adaptation aux nouveaux contextes27. La vision triomphaliste est celle qui consiste à considérer que le temps mondial actuel est un temps démocratique qui fonctionne comme un rouleau compresseur. Une fois le monopole affermi, arrive ce qu’Elias appelle la publicisation du monopole, lorsque l’État se dote d’une administration et de budgets publics. On ne peut espérer un dynamisme de la politique comparée en Afrique sans un développement des substrats institutionnels de la science politique à travers des centres de recherche, des bibliothèques et des revues; et sans lâémergence de paradigmes, au sens de ⦠“2. 25 Walter Rodney, How Europe Underdevelopped Africa, Détroit, Howard University Press, 1972 ; Samir Amin, Le développement inégal : essai sur les formations sociales du capitalisme périphérique, Paris, Minuit, 1973. Machiavel illustra le premier la pratique parfaitement empirique que ses contemporains avaient de la politique. On la trouve dès la Grèce antique. Il en est même venu un moment à demander que les pays africains se « déconnectent » du système international, tout comme Frank appelait les Latino-Américains à la révolution contre l’impérialisme et les élites locales qui en relaient les intérêts. Emergence, démocratie et développement sont trois concepts au centre de tous les discours des chercheurs et des politiques en ce début du 21 e siècle. Les spécialistes de chaque aire – études américaines ou européennes par exemple – développent leur corpus théorique à partir de leur terrain d’investigation, de sorte que les modèles d’analyse et les concepts qu’ils utilisent sont intimement liés aux contextes qu’ils étudient. Le premier est issu de la culture italienne, à une époque où se développent les cités-états, dont les rivalités feront naître la pensée de celui qui marquera la période suivante de son empreinte indélébile: Machiavel. 14Les travaux sur la modernisation et le développement politiques, bien synthétisés par Bertrand Badie, auront d’abord tenté de comprendre les nouvelles dynamiques affectant les pays africains nouvellement indépendants9. 1La science politique demeure marquée par le regroupement des chercheurs en aires régionales1. 2L’intérêt de la science politique pour l’Afrique n’est pas venu initialement de ce continent et de plus, il est récent. Naissance et évolution dâune institution panafricaine » , Histoire de la recherche contemporaine [En ligne], Tome VIII-n°2 | 2019, mis en ligne le 15 mars 2020 , consulté le 21 décembre 2020 . Patrick Chabal14 propose une excellente synthèse des limites d’une telle démarche. 3 Patrick Chabal, « Paradigms Lost », dans Patrick Chabal (dir. Il n'étudie pas tant la question de la légitimité du pouvoir que les moyens de son établissement et de sa conservation : il aborde ainsi l'objet politique comme un art (celui d'instaurer et de maintenir un pouvoir), et non comme une "science" politique au sens où nous l'entendons aujourd'hui. C'est aussi la fin des grandes explorations, on cherche davantage à comprendre le monde et son fonctionnement. 33 Mwayila Tshiyembe, « La science politique africaniste et le statut théorique de l’État : un bilan négatif », Politique africaine, no 71, 1998, p. 109-132. 34 Lire à titre d’exemples Comi Toulabor, « Jeu de mots, jeu de vilains : lexique de la dérision politique au Togo », Politique africaine, vol. Cette industrialisation donne naissance à une science sociale indépendante. souhaitée]. Mais lâobjet de cette réflexion, sa forme et ses méthodes ont profondément changé à partir de la seconde moitié du XIX e siècle. Ce qu’ils montraient, c’est l’existence d’organisations dont les relations avec l’État allaient de l’immersion totale à l’indépendance et à l’interdépendance. Jean de Salisbury, dans le Policraticus, aborde la question de la responsabilité des rois vis-à-vis de leurs sujets (même s'il défend le droit de ceux-ci à punir les responsables de lèse-majesté), soumis qu'ils sont à la volonté de Dieu et de l'Église et pourrait bien être l'un des premiers à envisager la possibilité du tyrannicide. La méthode historique[11] ne consiste ni en une collection de dates et une succession d'évènements ni en une histoire quantitative mais à retracer l'« histoire longue du politique »[12] afin de mettre en lumière les « logiques sociales à l'œuvre dans la vie politique »[13] sur le long terme. Il s'intéresse essentiellement à la technique, aux mécanismes des gouvernements et de la gouvernance, ne voyant en la vertu et la religion que des moyens pour gouverner. Son livre sur « l’Etat ailleurs » publié au début des années 2000 le positionne comme une référence internationale en la matière. Sur le plan épistémologique, la réalité des pays africains, l’effondrement du marxisme et l’atténuation corrélative des grands clivages idéologiques ont relégué aux oubliettes les travaux de grande portée comme le développementalisme et les théories de la dépendance au profit de théories de proximité. Les méthodes utilisées par la science politique sont principalement celles des sciences sociales[10]. Cet intérêt pour les relations sociales et non seulement pour l’État est aussi par exemple celui de Michael Bratton38. Non seulement on peut constater que des acquis réels ont été obtenus dans bien des pays, si l’on prend la peine de faire une analyse nuancée, mais quelle que soit l’avancée du processus, il reste épistémologiquement intéressant de l’étudier, dans ses ratés comme dans ses réussites, dans ses différentes phases, dans les variables qui jouent pour son avènement, son maintien ou sa consolidation. Lisez ce Monde du Travail Dissertation et plus de 247 000 autres dissertation. En clair, ils sont ce qu’étaient les pays occidentaux cinquante ou cent ans plus tôt. Contrairement à cela la Chine a pratiqué la po⦠Historiquement, la problématique de l’intégration est ancienne et remonte aux initiatives des élites afro-américaines du début du XXe siècle comme W. E. B. Il est surprenant de constater qu’il est souvent plus facile de travailler sur l’Afrique en restant en Europe ou aux États-Unis qu’en allant dans les pays africains étudiés. Parmi les sous-disciplines les plus importantes, mentionnons : la philosophie politique, les relations ou études internationales, la politique comparée, la théorie politique, l'étude de la volatilité électorale, l'administration publique et les politiques publiques. 34Du côté africain, dans la même lancée des études centrées sur la société civile, on peut relever l’ouvrage précurseur édité par Peter Anyang’Nyong’o39. Dans une perspective plus centrée sur les comportements politiques que sur la culture, Patrick Quantin affirme que « les véritables projets de construction démocratique en Afrique supposent l’invention de projets plus radicaux que ceux qui ont été proposés au début des années 1990 et surtout l’émergence de groupes distincts des élites néopatrimoniales existantes43 ». 30, no 3, 2000, p. 352. Dans nombre de pays africains, la première condition fait cruellement défaut en ce qui concerne la science politique, en partie parce que cette discipline ne constitue pas une priorité dans les politiques d’éducation. Les analyses développementalistes ont été les plus marquantes avec, essentiellement, une double ambition : d’une part, proposer des outils permettant de comparer l’Afrique (prise comme un ensemble homogène) au monde occidental et, d’autre part, prédire les chances de l’Afrique de réaliser le développement économique et d’accéder à la démocratie11. 26 Jean du Bois de Gaudusson, « Les solutions constitutionnelles des conflits politiques », Afrique contemporaine, numéro spécial, 1996, p. 250. Consultez la liste des universités partenaires. Son influence serait sensible jusque chez René Descartes et d'autres auteurs du XVIIe siècle. Les étudiants de Sciences Po partent en séjour d’études au sein de ces universités, par exemple lors leur troisième année de bachelor, ou bien pendant leur master. ), The Precarious Balance, State and Society in Africa, Boulder, Westview Press, 1988. À elles seules, deux régions regroupant 23 pays, lâAfrique de lâOuest et centrale, totalisent 414 millions dâhabitants. Objectifs ), Power in Africa: An Essay in Political Interpretation, Londres, McMillan, 1992, p. 11. C’est ce qui justifie que l’OUA ait été créée sur la base du principe de l’intangibilité des frontières issues de la colonisation. Si cette extraversion ne constitue pas un problème épistémologique en soi pour autant que les outils soient heuristiques, il est évident qu’elle limite la visibilité de la production africaine et installe durablement la recherche sur l’Afrique dans une situation de dépendance théorique et conceptuelle par rapport aux travaux des chercheurs extérieurs. 11 Ce point a été développé plus en détail dans Mamoudou Gazibo et Jane Jenson, La politique comparée : fondements, enjeux et approches théoriques, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2004, p. 159-165. Cette appellation regroupe des perspectives fort variées23, mais qui ont en commun, d’une part, de proposer une critique des théories développementalistes et du libéralisme sous-jacent et, de l’autre, d’attirer l’attention sur les causes du sous-développement des pays du tiers-monde. La synthèse scolastique imprègne alors tous les débats de l'Occident Chrétien, durant des siècles et sert de fondement philosophique à toute discussion sur la nature des pouvoirs, quels qu'ils soient. Portail de ressources électroniques en sciences humaines et sociales, L’historicité de l’état et les enjeux de la gouvernance, La faiblesse de la science politique en Afrique et l’extranéité des cadres d’analyse, L’atrophie du cadre institutionnel de la science politique, L’extraversion théorique et conceptuelle corrélative, Les grands modèles externes d’analyse sur l’État, la politique et le développement africains, Les modèles d’analyse des années 1950 à 1990, Les cadres d’analyse de moyenne portée sur l’État et les pouvoirs africains, Les modèles d’analyse de relève depuis les années 1980, L’étude des rapports État-société et la politique par le bas, L’étude des dynamiques d’intégration et des conflits, Suggérer l'acquisition à votre bibliothèque. Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. En dépit de ces changements, Patrick Chabal parle de faillite des paradigmes3 et Wosene Yefru considère que les 40 dernières années depuis les indépendances ont été marquées par une paralysie de l’analyse4. Dans les autres cas, le registre est celui de l'essai ou du commentaire politique. 15Sur la question de la comparaison entre l’Afrique et les autres contextes, ce sont les structurofonctionnalistes, apparentés aux développementalistes, qui ont été à la pointe de la recherche. La propagation des expériences de démocratisation en Europe de l’Est et en Afrique dans les années 1990 est venue conforter les tenants de l’universalité et de la linéarité dans leurs certitudes. Ce schéma comparatif débouche sur la seconde ambition, celle de la prédiction des chances de développement et de démocratisation. D’abord, comme le développementalisme, il s’agit d’une théorie de grande portée, trop généralisante et par conséquent peu soucieuse des particularités locales et des marges de liberté des acteurs africains. Cette faiblesse institutionnelle a pour corollaire une faiblesse de la communauté des chercheurs et des enseignants susceptibles de donner une impulsion à la production d’un corpus théorique local. 37 Naomi Chazan et Donald Rothchild (dir. souhaitée]. on peut soutenir d’une façon convaincante, que dans virtuellement tous les États africains, les relations État-société se définissent en premier lieu par le patrimonialisme. 29 Jean-François Bayart, L’État en Afrique, la politique du ventre, Paris, Fayard, 1989. Jusque lors, les hommes de science, à l'image du Pic de la Mirandole, se devaient de connaître toutes les sciences. J.-C., avec des philosophes, tels Platon (-427 à -347) et Aristote (-384 à -322) ou des historiens tels Thucydide (-460 à -395) qui commencent à théoriser les affaires de la Cité, ce qui se rapporte par extension à la science du gouvernement. Lâhistoire de la science politique montre une évolution des méthodes utilisées qui sâinscrit néanmoins dans une certaine continuité du point de vue de la rigueur de lâanalyse. La production nigériane ou sud-africaine et, au-delà, anglophone, est importante également, comme on le constate à travers Politikon, la revue sudafricaine de science politique. 9En outre, la crise généralisée de l’État en Afrique dans les années 1980 a contribué à l’effondrement des infrastructures académiques et des moyens de fonctionnement des universités, comme nous le montre Paul Zeleza6. Elle offre en outre une position clé de plateforme régionale pour conduire des recherches en Afrique australe. 2004. 8 Paul Zeleza, Manufacturing African Studies, préface. 16Cette conception dénote l’ambition de ces concepts, destinés à rendre possibles des travaux de grande portée comparative et qui réunissent à la fois pays socialistes, démocraties avancées, pays autoritaires du Nord et du Sud dont l’évolution est diverse. Par contrecoup, le rejet de l'étude mesquine des procédés contemporains permit à des courants d'idées totalement différents et novateurs d'émerger[réf. On constate cette situation, peu importe la période ou l’enjeu envisagé. Cette période constitue un moment phare de l’analyse sur l’Afrique, en raison notamment du développement de modèles théoriques ambitieux, à travers lesquels leurs concepteurs, pour la plupart extérieurs au continent, pensaient échapper aux différences trop marquées entre l’Afrique et l’Occident tout en saisissant la première au prisme du second. ), États d’Afrique noire : formation, mécanismes et crise, Paris, Karthala, 1991, p. 323-353. In. La théorie de la dépendance puise une bonne partie de son corpus dans les analyses marxistes, notamment celle de l’impérialisme proposée par Lénine et, surtout, celles de Nicolaï Boukharine et de Karl Kautsky qui ont revisité la thèse de l’effondrement du capitalisme pour montrer qu’il s’agit d’un système qui s’adapte et qui est appelé à persister. Cet essai est un effort d'analyse sur une question centrale du devenir collectif des sociétés et des peuples africains. Dans nombre de pays africains, la première condition fait cruellement défaut en ce qui concerne la science politique, en partie parce que cette discipline ne ⦠Cependant, ce modèle a aussi ses faiblesses et n’a pas vraiment permis « d’étudier l’Afrique pour elle-même ». Si au départ il s’agissait de créer une forme d’États-Unis d’Afrique, le projet des années 1960 sera finalement, dans la pratique, plus modeste. Problématique de la démocratie en Afrique. Une réorganisation et une clarification du contenu paraissent nécessaires. En effet , dans le Rift Est africain, la croûte terrestre se fracture, le sol se déchire pour laisser place à une dorsale océanique. The State of Political Science in Western Europe. La science politique se ramifie alors en trois grandes branches : administration publique, relations internationales, études militaires et stratégiques. Nombre de penseurs des siècles suivants peuvent lui être rattachés, soit qu'ils en furent les héritiers directs, soit qu'ils lui empruntèrent sa méthode. Des territoires relativement importants se concentrent entre les mains du roi, annonçant l’ère des États modernes aux frontières claires, notamment à partir du congrès de Westphalie à la suite de la guerre de Trente Ans (1648) et du congrès de Vienne (1815). 30On parle de l’État, mais ce sont les pratiques prédatrices, la corruption, le clientélisme, le patronage qui sont indexés certes comme des avatars, mais aussi comme des traits faisant l’unité de la politique africaine. Mais le pessimisme ne doit pas l’emporter sur l’analyse nuancée et sur l’idée qu’en la matière, il y a plusieurs Afriques, comme nous le verrons plus loin. L’invariant, c’est aussi le néopatrimonialisme chez Jean-François Médard qui estime que : le patrimonialisme constitue le commun dénominateur de pratiques diverses si caractéristiques de la vie politique africaine, à savoir le népotisme, le clanisme, le « tribalisme », le régionalisme, le clientélisme, le « copinage », le patronage, le « prébendalisme », la corruption, la prédation, le factionnalisme, etc., qu’elles soient fondées sur l’échange social (parochial corruption) ou sur l’échange économique (market corruption). La dernière modification de cette page a été faite le 1 janvier 2021 à 21:39. 5 Paul Zeleza, Manufacturing African Studies and Crises, Dakar, Codesria, 1997. 30 Jean-François Bayart, Stephen Ellis et Béatrice Hibou, La criminalisation de l’État en Afrique, Bruxelles, Éditions Complexe, 1997. Cependant, certains dépendantistes n’étaient pas marxistes, à l’image de Raoul Prebish, ancien directeur de la Commission économique pour l’Amérique latine (CEPAL), qui fut un des premiers à analyser les rapports Nord-Sud en termes d’un centre (pays du Nord) dominant et d’une périphérie (pays du Sud) dominée. A/ Dans Le Savant et le Politique (1919), Max Weber écrit que âles partis politiques sont les enfants de la démocratie, du suffrage universel, de la nécessité de recruter et dâorganiser les massesâ. Nombreux furent donc les penseurs, à cette époque, qui préparèrent par leurs œuvres les bouleversements à venir. L'État se développe et acquiert au fil du temps de nouvelles compétences, d'où un développement de l'administration. La réflexion sur la politique nâest pas une activité nouvelle. L’analyse de la démocratisation est passée par plusieurs phases : après la vague d’euphorie, les reflux démocratiques enregistrés ont eu pour effet de donner lieu à des travaux plus équilibrés, voire clairement pessimistes. Cette thèse est basée sur l’argument selon lequel les relations économiques internationales fondées sur la théorie des avantages comparatifs débouchent sur une exploitation des pays du Sud. L'American Political Science Association compte 42 sections organisées1. Puis, une fois que les rois d’Angleterre sont forcés de renoncer à la prétention sur les territoires continentaux pendant ce qu’Elias appelle la phase des apanages19, aux XIVe et XVe siècles (ce qui fait de l’Angleterre le premier lieu d’apparition de l’État moderne), on entrerait, toujours selon Elias, dans une phase de la victoire du monopole royal20, fin XVe -début XVIe siècle. Le modèle est évolutionniste dans la mesure où on considérait ces systèmes comme placés selon leur niveau, sur un continuum menant au développement politique. En effet, les développementalistes estiment que, certes, les systèmes, les structures et les fonctions peuvent varier dans leurs formes concrètes, mais que le schéma global, notamment la dynamique des sociétés qu’ils abordent dans une perspective évolutionniste, reste, lui, inchangé. Lisez ce Monde du Travail Dissertation et plus de 247 000 autres dissertation. Le résultat, c’est l’approfondissement de la crise7, l’expatriation et la dispersion des chercheurs, desquelles résulte la difficulté de générer un appareil théorique et conceptuel issu des terrains et des chercheurs africains. Dans cette perspective, la démocratisation coule par conséquent comme un long fleuve tranquille selon l’expression consacrée, puisqu’elle est considérée comme une nécessité inscrite dans l’ordre de l’évolution historique. 18 Norbert Elias, La dynamique de l’Occident, p. 43. Querelle des Investitures, Césaropapisme et Schisme d'Occident sont les traits saillants de la période marquant profondément la lecture que l'on peut faire du fait politique et de la pensée qui l'accompagne en Occident au Moyen Âge. En effet, l’Afrique est étudiée ici non pas à partir d’elle-même, mais au prisme de l’Occident, un peu comme l’envers d’une médaille. Le NEPAD est conçu comme un instrument de l’Union africaine et tous deux contiennent des composantes qui mettent l’intégration au service des deux autres grands enjeux de l’Afrique contemporaine que sont la démocratisation et les conflits : des mécanismes d’évaluation de la gouvernance démocratique entre pays africains et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine. Dominée d’abord par le droit, cette analyse a pêché par excès de formalisme. 2 John Harbeson et Donald Rothchild, Africa in World Politics: Post Cold War Challenges, Boulder, Westview Press, 1995. La science politique en tant qu'objet n'existe pas au Moyen Âge. 19S’inspirant de Christian Coulon, Bertrand Badie relève que dans ce modèle. Néanmoins, il sera possible plus loin d’offrir un tableau d’ensemble des dynamiques auxquelles elles donnent lieu. Devant faire face à la difficulté d’appliquer aux nouveaux pays les concepts habituels liés à l’État et aux institutions formelles qui constituaient les thèmes de prédilection de l’approche institutionnelle dominante aux États-Unis jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, les théoriciens du développement politique ont cherché à forger des concepts permettant de saisir toutes les situations, occidentales comme extraoccidentales. De ce point de vue, l’intégration relève moins de l’économie que de la stabilité. Il s’agissait d’étudier les dynamiques sociales, la manière dont les gens ordinaires « participent » à la politique dans des systèmes politiques autoritaires qui n’offrent pas de canaux traditionnels de participation comme l’élection, les manifestations et le débat. Le modèle centre-périphérie a tenté de résoudre ce dilemme dans une perspective normative. En l’absence d’infrastructure disciplinaire endogène, ce sont des modèles d’analyse exogènes qui ont été appliqués pour comprendre ces pays et ces phénomènes nouveaux. En Europe, la science politique emprunte aux méthodes et aux thèmes des sciences sociales telles que la sociologie, le droit ou la psychologie. Les indépendances et l’émergence de nouveaux États ont donné naissance à des études comparatives et à des concepts nouveaux2 mais toujours de manière exogène. 33Aux États-Unis, ce souci porté à la société civile africaine avant la vague démocratique a donné lieu à des travaux de nombreux auteurs parmi lesquels on peut arbitrairement citer Naomi Chazan et Donald Rothchild, qui, dès 1988, ont mis en avant l’existence d’organisations dans la société civile, tout en relevant que leur autonomie par rapport au pouvoir d’État était bien précaire37. Gazibo, Mamoudou. 40 Michael Bratton et Nicolas Van de Walle, Democratic Experiments in Africa: Regime Transitions in Comparative Perspective, Cambridge, Cambridge University Press, 1997. L’État détenant les cordons de la bourse en matière de financement de l’éducation, ses dirigeants ne pouvaient alors favoriser le développement de la recherche dans un domaine potentiellement contestataire5. Il montre qu’au départ, dans l’Europe féodale entre les XIe et XIIIe siècles, existe ce qu’il appelle la phase de la concurrence libre18. Ce renouvellement tient beaucoup aux théories du développement et de la modernisation politique ainsi que nous le verrons plus loin.
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