Le temps se gâte brusquement :déchaînement des vents ; vagues énormes ;nuages et obscurité ;tonnerres et éclairs, foudre et feux Saint-Elme ;froid mortel.3. Un vaste système dépressionnaire va 14 J. Grisward, « À propos du thème descriptif de la tempête… », art. Pas de gros dégâts avec le passage de la tempête Bella sur le bassin d’Arcachon. Pourtant, il n’est que l’expression d’une réalité naturelle et météorologique peu susceptible de profonds changements dans sa représentation. 19Ce qui est à l’évidence un abandon permet alors de remettre en perspective les observations précédentes et invite à comprendre pourquoi l’écriture de la tempête a été parfois sentie comme un passage anecdotique superflu. et trad. cit., p. 44-45. Le poète jerseyen Wace en offre de nombreux exemples parmi les plus longs et les plus aboutis que l’on puisse trouver dans la littérature de fiction de cette époque classique du Moyen Âge, sans doute à cause de sa très bonne connaissance théorique des auteurs antiques et de son savoir pratique des choses de la mer23. 51 Comparer Les voyages en Asie du bienheureux Oderic de Pordenone, éd. Récits, Chroniques et Voyages en Terre Sainte. Cet étrange hasard56, qui calme la tempête, ne permet-il pas à l’Amiral d’assumer complètement la direction du navire qui lui a été confié et d’en recueillir, le cas échéant, tous les bénéfices possibles57 ? Deluz l’avait remarqué naguère, la tempête n’appartient pas au domaine de la géographie : […] ce n’est pas à décrire ces fortunes de mer que s’attachent avant tout les récits. Dans la littérature de fiction, pour le personnage ou le héros concerné, la tempête est une péripétie rendue sous la forme d’un motif littéraire stéréotypé, à la fois descriptif et narratif, directement hérité de l’Antiquité gréco-latine. Ils étaient perdus au milieu de l'océan, seuls sur … 48 Seawulf, dans Peregrinationes tres, éd. A Paris. Le capitaine de l'embarcation essayait tant bien que mal de calmer la peur omniprésente. On peut rappeler l’épisode des onze mille vierges du Roman de Brut : Es vus tempeste merveilluse ;E une nue vint pluiuseKi fist le vent devant turner,L’air neircir, le jur oscurer.Unc n’oï tant sudeementVenir tempeste ne turment.Li ciels trubla, li airs nerci,Granz fu li venz, la mer fremi,Wages comencent a enflerE sur l’une l’autre munter.En mult poi d’eure nes traversent,Neient, enfundrent e enversent,Esturman n’i poent aidier,Ne nuls hueme altre conseillier.Ki dunc oïst crier meschines […]E reclamer Deu et ses sainz […]. R. Schilling, Paris, Les Belles Lettres, 1992). C. Segre, Genève, Droz, 2003), Le Roman de Brut, v. 22, Aucassin et Nicolette, XXXIV (éd. Son traitement littéraire, pourtant, est loin d’être uniforme : c’est l’objet de cette étude que de dégager quelques-unes des tendances qui m’ont semblé dominer et de montrer que l’écriture de ce motif est liée au type générique de l’œuvre et en exprime la visée. 17 Cité par J. Grisward dans son article, p. 379. 37 Le saint Voyage de Jherusalem du seigneur d’Anglure, éd. Dans Huon de Bordeaux, l’amour entre le héros et Esclarmonde est ainsi immédiatement puni par le déclenchement d’une effroyable tempête (v. 7089-7105) ; de même dans Florence de Rome, la prière de l’héroïne sur le point d’être violée en pleine mer est aussitôt exaucée puisqu’une tempête se lève (v. 5365-98). 31 Sous la plume de Jacques Fabri, la tempête devient ainsi une sorte de spectacle, terrifiant et sublime ; mais celui-ci est un pèlerin particulièrement enthousiaste et confiant : « Le jour, les tempêtes sont supportables, attrayantes même par leur sinistre grandeur et leurs jeux de lumière. Dans le voyage spirituel entrepris comme expiation, en guise de remerciement, pour se rapprocher de Dieu, la tempête est une sorte d’épreuve qualifiante du bon chrétien, pendant laquelle le Diable s’efforce d’empêcher la réussite du projet pieux. Sujet : Ulysse a la permission de Calypso de rentrer enfin à Ithaque en radeau mais Poséidon, furieux, déclenche une terrible tempête. Une enveloppe brumeuse recouvrit tout l'horizon, l'équipage ne voyant plus le rivage prit panique. Actualités; ... difficiles alors qu'ils étaient en mer. 12Les dégâts causés sont désormais précisément notés : navire couché sur le côté (Adorno36, p. 368 ; Sudheim, VII, p. 1037 ; Anglure37, p. 79), navire jeté à la côte ou coulé (Sudheim, XIII, p. 1041) ; navire endommagé de multiples façons : château d’avant arraché, projeté en arrière, envahi par l’eau (Caumont, p. 26, 57), timon perdu (Anglure, p. 79), mât brisé (Caumont, p. 57), voiles déchirées et cordages rompus (Adorno, p. 368) ; incendie (Caumont, p. 57) ; hommes emportés par une lame (Sudheim, VI, p. 1036) ; bouleversements qui affectent le sol marin, dont sont arrachés sable, pierres et algues, plantes ou coraux (Sudheim, VI, p. 1036 et IX, p. 1037). De ce fait, les tempêtes trouvent de nouveau leur place dans leurs comptes rendus. L'inquiétude se lut sur son visage. Le ciel s’assombrit, la mer devient grosse, le vent forcit, la limite entre le ciel et la mer devient floue… : telle est bien la réalité. Pleine de vraisemblance, elle perturbe ce qui semblait établi ou acquis d’avance et permet de surprenants revirements de l’action : disparition ou séparation des uns et des autres ; changements de décor et passage à des lieux inhospitaliers ou inattendus. 34 Citons quelques exemples : bonetham, » la bonnette » (A. Adorno), velum magnum (A. Adorno), group (A. Adorno, L. de Sudheim) ou « gulph » (L. de Sudheim), bora, ciroco, maistre (« mistral ») (L. de Rochechouart). Les métaphores anthropomorphiques contribuent à faire sentir que « l’eau violente est un des premiers schèmes de la colère universelle9 », tandis que de nombreuses comparaisons tendent à souligner comment l’expression langagière est fondamentalement en retrait de la réalité : la mer est ainsi « fier e orrible » (Troie10, v. 5071), elle « cri[e], brai[e] de tel aïr, tot manac[e] a transglotir » (Ibid., v. 27587-88) ; elle est « mult hericee, undeie e brait cum esragee » (Vie de saint Gilles11, v. 781-82) ; elle « est pleinne de monz et de vaus […]. 57 Voir Œuvres complètes, éd. 185. Il raconte : " Embarqués à Oran, nous avons subi une avarie de moteur par une mer de force 8. Ménard, Genève, Droz, à paraître. ), 32 Dans la chronique de Robert de Clari, p. cit., p. 35 passim. Plus qu’un phénomène météorologique, la tempête est une expérience : son écriture est nécessairement marquée, en littérature, du sceau de la subjectivité, de l’emphase, même quand elle est pré-formatée sur un modèle légué par la tradition et cadré par les stéréotypes. et trad. Ainsi, la mer en tempête semble exiger un tribut, comme dans l’épisode biblique de Jonas : il faut jeter par-dessus bord l’être qui, par son péché ou son impureté (une femme récemment accouchée, par exemple), a déclenché la fureur divine et est responsable de la tempête. Elle se deplace lentement vers le Sud-Sud-Ouest à environ 8 km/h. 4Cette convergence, signe de ce que, naguère, J. Grisward avait suggéré être un « fonds commun littéraire » et « un reflet de [la] Culture4 » des auteurs considérés, me semble être fondamentalement due à un fait d’école : c’est le poinçon marqué de la tradition gréco-latine telle qu’elle était enseignée. Pourquoi rêver d'une tempête, en se fondant sur l'avis de Freud? 18De nombreux auteurs font l’économie de cette description, voire sur la simple mention des tempêtes qu’ils ont pu rencontrer lors de leurs traversées maritimes. G. Lafaye, Paris, Les Belles Lettres, 1972) ; Les Fastes, I, III, v. 587-600 (éd. Environnement. Or, la tempête, expérience personnelle, vécue, est par trop connotée, son écriture semble irrémédiablement prise dans une gangue de subjectivité qui va à l’encontre de ce que demande un véritable document. Comme la mer dont elle emblématise le côté magnifique, imprévisible, exigeant et invincible, quand elle n’est pas rendue négligeable par d’autres impératifs, la tempête possède en propre une puissance esthétique, narrative, spirituelle et métaphysique, qui, du Moyen Âge à l’époque moderne, fait d’elle un motif à succès, au rendement assuré, propre à susciter en retour chez l’auditeur-lecteur l’aversion et la terreur ou l’admiration et l’enthousiasme. liues, […]. 10Loin de ces stéréotypes, la tempête apparaît tout autre dans les récits de croisades ou de pèlerinages. Dans la littérature de voyage proprement dite, plus géographique, qui veut mesurer le monde et en rendre compte par le détail, la tempête est un épisode le plus souvent omis, comme s’il ne s’agissait plus que d’une anecdote sans importance, qui continue cependant d’apparaître dans le journal de bord des navigateurs. La tempête Bella arrive en Normandie, samedi 26 décembre 2020, avec de fortes rafales de vent, de la pluie, et une mer déchaînée. L'arrière se fracassa littéralement. Les récits considérés, en effet, ne sont pas de simples guides consignant des itinéraires, indiquant des distances, des lieux privilégiés, des coutumes particulières ; ils enregistrent aussi des expériences pieuses qui mettent sévèrement à l’épreuve le pèlerin et dont celui-ci ressort affermi. C. Varela et J. Gil, trad. Publié le 01/01/2021 à 15h46 • … A. Combes et R. Trachsler, Paris, Champion Classiques, 2003, v. 2696-2711. URL :http://presses-universitaires.univ-amu.fr, Adresse : 29 avenue Robert Schuman 13621 Aix-en-Provence cedex 1 France. Comment échapper à une vision stéréotypée ? 53 Le devisement du monde, ms. B1 Londres Royal 191, folios 120v°b-121r°b, éd. 27 « […] la concision exprime bien la soudaineté de l’événement » (Chr. B. François Jean a vécu une tempête à bord d'un car ferry, en décembre 1970. De Dieppe à Rouen : îles, mers et navigation, La mer et la mort dans la matière de Bretagne, , Presses Universitaires de Bordeaux, 2015, , Presses Universitaires de Bordeaux, 2012, Portail de ressources électroniques en sciences humaines et sociales, Une expérience qui est mise à l’épreuve de la foi, Suggérer l'acquisition à votre bibliothèque. Au bout de trois jours, la brusque embellie.5. J.-P. Clément et J.-M. Saint-Lu, Paris, La Différence, 1992, p. 181-85. 6 Citons les passages les plus connus : Virgile, Énéide, I, 81-123 ; III, 192-204 ; V, 8-31 (éd. 16 Le lexique marin, peu compréhensible pour les profanes, demeure rare dans les scènes de tempête ; il apparaît plutôt ailleurs, hors formule, hors topique, dans des scènes propices à faire éclater l’enthousiasme marin, comme les scènes d’embarquement, qui font mousser la langue de manière jubilatoire et complice (voir l’étude de Fr. Sources, 33, 1993, p. 7-24. Il est possible que sa vie a été empoisonné par toutes sortes de peurs et phobies, pour faire face à un expert qui ne l'aiderait. La tempête Bella souffle sur la Manche. cit., p. 894). 23Comme Chr. Ainsi en est-il, notamment, de Guillaume de Rubrouck, de Marco Polo, de Guillaume de Boldensele, de Riccoldo de Montecroce ou encore de Jean de Mandeville. 21Ensuite, par rapport aux poètes ou aux pèlerins, ceux qui ont été mandatés pour faire le compte rendu fidèle de leurs voyages cherchent à dire le monde tel qu’il est, dans son objectivité, ses mesures, ses spécificités quelles qu’elles soient, banales ou étonnantes. La tempête Bella va arriver dans l'Hexagone dès ce samedi 26 décembre, et gagnera en intensité le dimanche. 9 G. Bachelard, L’eau et les rêves, Paris, Corti, 1942, p. 239. L'orage s'installait. et .VI. La compilation du récit de Ludolph de Sudheim faite à la fin du xve siècle par Nicolas de Hude ne fait pas apparaître les pages que l’auteur consacrait longuement aux tempêtes, en présentation préalable théorique puis dans le cours de son récit52. Ils étaient perdus au milieu de l'océan, seuls sur ces eaux qui se troublaient. 46 Voir J. Richard, Les Récits de voyages et de pèlerinages, Turnhout (Belgique), Brépols, « Typologie des sources du Moyen Âge occidental », fasc. Puis nous remarquâmes que le vent soufflait de plus en plus fort de même pour les vagues qui jusque là étaient plates. Ch. 50 Chr. Le comportement des hommes : les cris, l’effroi et les prières des héros ; lesméfaits de la tempête, en particulier la dispersion des navires ; la confusion.4. Chalane se situe, ce vendredi 25 décembre, à 540 km, au Nord de La Réunion. Le cadre dans lequel Marco Polo loge son récit, lors de son voyage maritime du retour, par exemple, est à cet égard éloquent, puisqu’il ne laisse guère de place pour ce type de détail : Sachiés que quant l’en se part du port de Cayton et l’en a nagié par ponent aucune chose vers Sarlim.M. Autre réussite cinématographique fondé sur des faits réels, Lame de Fond de Ridley Scott est sorti en 1996.Il relate la tragédie du voilier Albatross en 1961. 36 Itinéraire d’Anselme Adorno en Terre Sainte (1470-1471), éd. Tempête en mer : les 36 heures d'angoisse d'un rescapé "Entre deux vagues, je ne voyais plus le mât. Et, en désespoir de cause, quand le danger persiste, avant la fin ultime pressentie, après les prières et les vœux (Caumont, p. 57-58, 59-60 ; Joinville, § 631-633), il reste la confession et les conseils pour subsister le plus longtemps possible en mer, accroché à une planche ou à un bout de mât saisi dans l’attente du naufrage (Caumont, p. 57, 59). Personne ne peut dire, personne ne peut croire à quel point les tempêtes sont cruelles. Définition tempête:. On reconnaît là, en effet, à quelques variantes près, le moule inspiré d’Homère 5 que Virgile a mis au point et qu’Ovide puis Sénèque notamment ont repris6. C - 13013 Marseille FranceVous pouvez également nous indiquer à l'aide du formulaire suivant les coordonnées de votre institution ou de votre bibliothèque afin que nous les contactions pour leur suggérer l’achat de ce livre. Ph. Krämer, Das Meer in der altfranzösischen Literatur, Giessen, 1919. Essai de généalogie », Études de Lettres, 2, 1984, p. 46. 39 N. Doiron, « Les rituels de la tempête en mer. W. W. Kibler et Fr. Autant se dispenser d’une scène nécessairement conventionnelle et connue qui, somme toute, n’est pas digne d’être retenue puisqu’elle n’apporte rien de nouveau. et trad. 29 Éd. Les commandes de la nacelle ne répondaient plus. Mais les plages océanes vont souffrir avec une houle maximale enregistrée par la bouée du Cap Ferret à plus de 22 Voir, p. En plus des critères habituels attendus pour une rédaction (la cohérence du contenu – ici, le réinvestissement des connaissances historiques et littéraires sur … ». Difficile d’écrire objectivement, de façon neutre et détachée, la tempête ! Les protagoniste se retrouve coincer devant une très grande étendu d'eau. 6En revanche, la récurrence de ces traits explique aussi une monotonie presque abstraite de ces scènes de tempêtes, estompe de l’emphase et responsable d’une certaine « grisaille14 ». Deluz, Croisades et Pèlerinages. Un jour alors que nous n'étions plus que Hans, mon oncle et moi.Nous décidâmes de partir à la mer sur un radeau; Nous naviguions tranquillement et le vent soufflait légèrement. Une enveloppe brumeuse recouvrit tout l'horizon, l'équipage ne voyant plus le rivage prit panique. G. Neumann, Archives de l’Orient latin, 2, 1884, p. 305-77). Le début de la description de la tempête du 7 octobre, sous la plume de Nompar de Caumont souligne, par exemple, l’intrusion de ce type de fantastique démoniaque dans lequel s’abîme le monde marin et d’où la divinité est absente, d’où elle semble s’être retirée. Jean de Vignay, par exemple, traduisant en français Oderic de Pordenone au xive siècle, ne conserve que la mention d’une tempête comme évident châtiment et se dispense de sa description51. Les jeux de parallélismes et, plus généralement, la répétition disent le côté renouvelé et implacable des coups assenés, des éléments déchaînés : La tormente fu grant, li ciez devint oscur […].La tormente fu granz, que la mer fist meller. Chr. 35 Le Voyatge d’Oultremer en Jherusalem de Nompar, seigneur de Caumont, éd. (Le Voyage de saint Brendan29, v. 969-72). Alors, écrire la tempête, c’est tout autant parler de la mer et en faire partager son expérience douloureuse, effroyable et traumatisante, que parler de soi, dire comment on a vécu cette épreuve et, en définitive, clamer qu’on en a triomphé, non sans se faire de la publicité46, ce qui, bien sûr, ne va pas de soi… Sortir vivant d’une fortune de mer peut ainsi s’interpréter comme un signe d’élection digne de remerciement. 18 Éd. Dans cette perspective, la tempête n’est pas une simple péripétie ; elle est une expérience initiatique décisive, elle possède une véritable force morale et spirituelle, elle est ce que N. Doiron appelle « un rituel de la fin du temps39 ». Traduction du xive siècle du récit de voyage d’Oderic de Pordenone, éd. III. Un bateau essai de ne pas chavirer au milieu de vagues de plus de 15 mètres pendant une tempête en pleine mer, images impressionnantes. 3La critique littéraire a depuis longtemps souligné la domination d’un schéma-type caractérisant les descriptions de tempêtes, indépendamment du lieu d’origine et de l’époque de l’année où celles-ci naissent : changement de temps soudain ; personnification de la mer en furie ; déchaînement des quatre vents ; taille des vagues ; obscurité ambiante ; noirceur de la mer ; air épais (brouillard, embruns) ; météores (tonnerre, éclairs, pluie, foudre…) ; conduite des hommes (manœuvres à bord, sentiment de peur, cris…) ; méfaits et dégâts matériels (voiles déchirées, cordages arrachés, mâts brisés, gens emportés) ; prières, invocations, promesses ; durée de trois jours ; louanges à Dieu. Le lai d’Éliduc, le roman d’Apollonius de Tyr, la chanson de Jourdain de Blaye témoignent par exemple de tels scénarios. Ils semblaient voués à affronter la tempête, ils n'avaient pas le choix. 9La tradition judéo-chrétienne y ajoute l’idée courante que la tempête est moins un phénomène météorologique naturel 30 que l’expression d’un courroux divin, d’un châtiment que l’on cherche à apaiser par une prière à Dieu, à Marie, à des saints maritimes (Nicolas, Clément, Julien). L’Odyssée est une épopée, en effet, c’est un récit d’exploit concentré sur un Héros légendaire, Ulysse, dans un cadre grandiose. Comment trouver de l’originalité dans de pareilles circonstances ? A. J. Holden, Genève, Droz, 1988. Édouard Philippe : «Je pense que nous allons affronter une tempête» L'ancien premier ministre était à Octeville-sur-mer pour soutenir la sénatrice LR Agnès Canayer.